Un jugement négatif de la France l'égard des Caproni
La coopération aéronautique franco-italienne pendant la Grande Guerresection 26
Le Caproni suscite de grandes désillusions chez les aviateurs et les industriels français. Alors même que l’aviation de bombardement lourde aurait dû être prête à s’engager dans des opérations de représailles sur les villes du Rhin dès le printemps 1918, la commission de l’armée de la Chambre des députés remarque que « les Caproni ont échoué aux essais statiques d’une façon lamentable. C’était prévu. Un rapport du colonel Dorand, retournant de mission en Italie, avait signalé que les essais statiques n’avaient pas été faits par la section technique italienne et qu’il y avait lieu de s’assurer de la solidité des avions avant de passer une commande en France. Les ministres responsables, malgré tout, donnèrent un avis favorable à la commande de ces avions. Et on lança la fabrication. Par leur faute, des mois ont été perdus… »
Pourquoi l'US Air Service est équipé de Spad et Bréguet et non pas de Caproni ?
La coopération franco-américaine en matière d’aéronautique 1917-1918section 18
Le major américain Bolling se voit confier par son gouvernement la mission de choisir, parmi les différents matériels d’aviation fabriqués par l’Entente, ceux qui lui semblent les mieux adaptés aux besoins de l’Air Service.
Il détermine son choix en son âme et conscience, tenant compte des intérêts supérieurs de son arme et de son pays.
S’il se prononce pour l’acquisition du chasseur français SPAD, il préfère le De Havilland britannique et le Caproni trimoteur italien, respectivement destinés au bombardement de jour et au bombardement de nuit.
Le hasard veut toutefois que ces derniers appareils ne pourront commencer à être produits par les usines américaines prévues à cet effet qu’en juillet 1918, à un moment bien trop éloigné pour satisfaire les chefs de l’Air Service.
Aussi Bolling, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, finit-il par se rabattre sur les avionneurs français qui lui font valoir que leur pays bénéficie d’une « main-d’œuvre exercée et de l’expérience de trois années de fabrication. Ces deux facteurs permettront de gagner quatre à cinq mois sur une production complète en Amérique. »
Le 30 août 1917, un contrat portant sur une commande de 2 000 avions de chasse SPAD et Nieuport, 1 500 appareils de bombardement et d’observation Breguet 14 et 8 500 moteurs est signé entre Daniel Vincent, sous-secrétaire d’État à l’Aéronautique et le général Pershing .