Une partie à 4 joueurs, jouée le 31 décembre 2021 une bonne partie de la matinée.
- les 2 Spit pour ma femme,
- les 2 Hurricane pour moi,
- les 2 BF-109 pour mon fils (8 ans)
- les 2 Yak-1 pour son pote Maxime (9 ans)
- le Ju-88 joué en "automatique".
Vendredi 31 décembre au matin, alors que les bruits de bottes résonnent dans une Europe inquiète qui se prépare à la guerre.
Dans un monde ressemblant au notre mais légèrement différent : il semblerait qu'Adolf se prépare à proposer à Joseph un pacte de non agression, ce qui permettrait à Adolf de concentrer ses forces à l'Ouest. A 10h précise, un Ju-88 décollera escorté de deux chasseurs Messerschmitt Bf-109, et feront route vers l'Est. A l'Est, 2 Yak-1 décolleront de Grodno (province biélorusse soviétique) et feront route vers l'Ouest pour venir à leur rencontre, puis les escorter jusqu'à Minsk.
A Paris et Londres, Albert et Winston voient rouge. Il ont tenté d'approcher eux-aussi Joseph pour qu'il sorte de sa neutralité et les rejoigne, mais il s'est contenté de les écouter poliment. Dans tous les cas, hors de question de prendre le risque qu'un tel pacte soit signé entre l'Allemagne et l'URSS, et mieux vaut une URSS neutre qu'ennemie !
Le téléphone sonne à la permanence de l'aérodromes de Bydgoszcz, au Nord de la Pologne. Le militaire écoute et prend des notes le front soucieux. Au même instant, plus au Sud à Łódź, une autre sonnerie, un autre officier, une autre série d'ordres... Ce jour aucun Français n'assure la protection tournante de ce pays et les Dewoitine sont rangés dans leur hangar. Ce sont donc deux "Yes Sir" qui cloturent les conversations avant que ne retentissent les sirènes du scramble, et que 4 avions s'élancent vers le ciel : les 2 Spitfire de Bydgoszcz font route vers le Sud, tandis que de Łódź 2 Hurricane pointent vers le Nord à plein gaz.
Des 4 coins de l'horizon, des paires de militaires avec leurs ordres sont prêts à mourir pour leurs ordres et leur patrie dans le ciel de Varsovie.
Alors que les pilotes s'acquièrent en visuels, étrangement Russe et Allemand choisissent de briser leur formation respective et de détacher un avion vers chaque menace. Le Ju-88 continue sa course rectiligne quelque peu erratique vers l'Est.
Au Nord, le Messerschmitt rejoint les 2 Spitfire, et alors qu'il est en infériorité numérique, il réussit à descendre l'ailier après un Immelmann audacieux, puis se lance à la poursuite du leader qui a lui continué sa route vers le Ju-88.
Au Sud, les deux Hurricane suivent la stratégie émise par le Haut Commandement, se concentre sur le Ju-88 et ignore délibérément la menace du Bf-109, qui est de toute façon du mauvais côté du Junker. Encore une fois, les vitesses de rapprochement sont en défaveur du malheureux pilote de Yak, qui se trouve en retard sur le début de l'action : les deux Hurricane se sont légèrement séparés avant de refermer la pince sur le transporteur et de le canarder par ses 4 puis 5 heures pour l'un, et par ses 2 puis 1 heure pour l'autre. "Holy Shit" s'écrie Harry, le leader, furieux du peu de résultats que semblent avoir ses tirs pourtant parfaitement centrés sur le gros pépère (une leçon qu'aura retenu son petit fils William, lorsqu'il soutiendra devant Pierre Spray qu'un avion est une sainte trinité, canon canon et canon...). Pas futfute, le pilote du Bf-109 tente de dissuader les Hurricane en leur tirant dessus alors qu'ils sont très proches du Ju-88 (tirer à travers serait d'ailleurs plus proche de la réalité), ce qui endommagera quasiment plus le bombardier que les deux chasseurs anglais réunis.
Un peu plus au Nord du ciel, Allemand et Russe se retrouvent alliés de circonstance à maillocher avec le dernier Spitfire, qui finit par succomber sous des obus rouges et bruns. Adrian, le pilote suspendu sous son parachute, ne peut qu'avoir une pensée inquiète pour les copains qui vont devoir terminer la partie à 1 contre 2... Il tire sur les suspentes, se tord le cou. Le BF-109 et le Ju-88A4 ont été rattrapés par la 1ère loi de Newton : " tout ce qui vole rejoindra un jour le sol, plus ou moins vite, en plus ou moins bon état ". Alby se console donc en se disant qu'il aura au moins réussi à éloigner une partie de la menace assez longtemps pour que les autres puissent accomplir leur mission : abattre le bombardier. Mais la bataille continue ! Poussés par la peur du goulag ou la rage de l'humiliation, les pilotes des 2 Yaks et du BF-109 survivant ont fondu sur les 2 Hurricane déjà bien amochés. Le premier ne tarde pas à piquer vers le sol, moteur en croix, suivi assez rapidement par le second qui était sous des tirs croisés même si désorganisés. Adrian se dit qu'il y a un Français sur son aérodrome, un type avec deux prénoms, qui disait il y a quelques mois que ce serait cool de partir en Russie pour ouvrir un Front de l'Est contre les Allemands. Si un jour ça se faisait, il faudrait qu'il teste ces Yak-1 à la puissance de feu si destructrice.
Bilan de mission:
Les trois derniers avions survivants battent des ailes et retournent vers leurs aérodromes respectifs, le BF-109 vers l'Ouest, les 2 Yak-1 vers l'Est. Aujourd'hui aucun Anglais ne rentrera chez lui. Et pourtant, ce sont bien eux qui ont accompli leur mission, descendre le Ju-88 afin qu'aucun pacte ne soit signé entre les Allemands et les Soviets.
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