André Aignan, pilote de la Sopwith 111, grand-père d’un politique français

Ce message ne constitue pas un jugement ou une prise de position en faveur ou contre un personnage politique.

C’est le printemps (ben oui, il neige).
A l’occasion des prochaines élections, les boîtes aux lettres bourgeonnent de tracts et de programmes politiques.
Sur l’un d’entre eux, une photo en noir et blanc (ci-dessous) montrant 2 personnes en uniforme devant la carlingue caractéristique d’un avion Voisin ne peut qu’attirer l’attention des amateurs d’aviation.
Il s’agit de l’arrière grand-père de Nicolas Dupont-Aignan, présenté sur le prospectus comme « l’un des premiers aviateurs de la Grande Guerre ».




Une recherche internet permet de trouver deux articles avec photos publiés en 2017 dans le journal l’Est-Républicain :

-> Sur la trace de l’aviateur André Aignan.

-> Nicolas Dupont-Aignan sur les traces de son grand-père à Gesnes-en-Argonne.

(ce lien de parenté avait déjà été évoqué lors de la précédente campagne présidentielle sur le forum Check-six).



Sur la trace de l’aviateur André Aignan
Une exposition consacrée à « Gesnes dans la Grande Guerre » dévoile deux panneaux sur l’escadrille N124 dont l’un des pilotes n’est autre que le sous-lieutenant André Aignan. 

Le 18 août 1917, il y a 100 ans, quelle ne fut pas la surprise des habitants restés à Gesnes-en-Argonne, totalement occupé par les Allemands, que de voir un avion descendre en flamme avec son pilote et son mitrailleur debout sur les ailes pour maintenir une certaine stabilité et finalement atterrir roues en l’air au lieu-dit « Le château ». Les Allemands font prisonniers cet équipage blessé et légèrement brûlé.
Victorine Legand se souvenait très bien de ce fait exceptionnel. Les quelques habitants encore présents n’avaient jamais vu de si près une escadrille de 20 avions venir bombarder le village.
Dominique Lacorde, passionné de l’histoire locale du village a retrouvé l’épopée de cet avion. Ce Sopwith 1 B2 était piloté par le sous-lieutenant André Aignan, le mitrailleur en était le caporal Paul Boudon. André Aignan, né le 26 sept 1888 à Chalons-sur-Marne, épouse la fille de la maison Bouillon-Chartier, très célèbre restaurant de Paris. Mobilisé en 1914, il sera blessé à 2 reprises à Arras et une seconde fois à Gesnes, où il sera prisonnier des Allemands et terminera sa captivité le 17 décembre 1918. Fait chevalier de la Légion d’honneur, il décède à Neuilly-sur-Marne le 28 mars 1974.
Le grand-père d’un homme politique connu.
Les recherches plus poussées de Dominique Lacorde l’amènent à découvrir que Nicolas Dupont-Aignan, homme politique célèbre est le petit-fils du pilote. Contacté, celui-ci a confirmé et pourrait venir à Gesnes, où des membres de la famille à l’occasion de l’exposition consacrée à « Gesnes dans la Grande Guerre » qui se tiendra du 3 au 13 novembre, avec le vernissage samedi 4 novembre à 11 h. Deux panneaux seront dédiés à l’épopée de l’escadrille N124 et du pilote, le sous-lieutenant André Aignan et de son mitrailleur.


Article très intéressant bien que comportant une erreur :

En effet, l’aviateur André Aignan faisait partie de l’escadrille SOP 111 et non pas de l’escadrille N 124.
L’escadrille 111 est bien connue sur Le Cirque Volant puisque l’une des figurines de Bréguet 14 arbore son emblème, le cygne blanc sur fond bleu et rouge.

Source : http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille111.htm
- Rubrique « Personnel de l’escadrille 111 » : Pilotes Slt André Aignan

- Rubrique « Escadrille SOP 111 de mars à octobre 1917 » (3 photos avec légende) :


Sopwith 1B2 n° 309X de l'escadrille SOP 111 après un atterrissage, en territoire tenu par l'ennemi, qui a fini par un retournement - L'équipage de cet avion, le Slt André Aignan (pilote) et le brigadier Paul Boudon (mitrailleur) a été fait prisonnier, le 18 août 1917.


Le même avion photographié le lendemain - Il a été retourné et les Allemands vont le démonter


L’amalgame entre les 2 escadrilles a peut être été fait car les pilotes de l’escadrille 124 ont été chargés de protéger les missions de bombardement effectuées entre autres par l’escadrille SOP 111.

source : http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille124Lafayette.htm
L'offensive française sur Verdun :
Les pilotes de l’escadrille 124 sont chargés de protéger les missions de bombardement contre les terrains d'aviation allemands, ainsi que les missions de reconnaissances photographiques. C'est au cours de ces missions, que le Sgt Harold Willis est blessé en combat et est fait prisonnier dans les environs de Consenvoye (55), le 18 août 1917.

Voir en fin de message l’historique de l’escadrille 124 (escadrille française composée de pilotes volontaires de nationalité américaine).


Le second article présente en photos certains panneaux de l’exposition Gesnes dans la Grande Guerre.
Deux d’entre eux sont consacrés au pilote André Aignan et son mitrailleur, ainsi qu’à l’escadrille 111 et au combat du Sopwith Strutter d’André Aignan (cliquez sur les 2 panneaux pour les agrandir).
(une erreur en bas du second panneau : le Drachen est identifié à un avion alors qu’il s’agit d’un ballon d’observation)




Historique de l'escadrille 124 "La Fayette"
http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille124Lafayette.htm

Création de l'escadrille 124 - avril 1916
Le 18 avril 1916, à l’instigation de deux américains, Norman Price et Frazer Curtiss, et à la suite de démarches effectuées auprès du gouvernement français [../..] par le docteur Edmond Gros, l’un des directeurs du Corps des Ambulances Américaines, une escadrille de chasse est officiellement formée sur le terrain de Luxeuil (70), dans laquelle sont affectés les pilotes de nationalité américaine engagés comme volontaires au service de la France au sein de la Légion Etrangère, étape obligatoire pour les militaires n’étant pas de français de naissance.
Cette unité reçoit le numéro 124.

L’escadrille américaine N 124 - 28 et 29 avril 1916
Les 28 et 29 avril 1916, elle reçoit ses premiers Nieuport XI. Entièrement équipée d’avions Nieuport, elle prend l’appellation d’escadrille américaine N 124.

Escadrille N 124 "des volontaires" - 13 novembre 1916
Mettre en ligne une escadrille constituée de pilotes américains sur le front de l’Ouest, alors que les Etats-Unis ne sont pas en guerre contre l’Allemagne, mettait en porte-à-faux le gouvernement américain. Le 13 novembre 1916, le Ministère de la Guerre français débaptise l’escadrille pour la renommer "Escadrille des volontaires". L’effet sur les hommes va être très négatif.

Escadrille N 124 "La Fayette" - 6 décembre 1916
Sous l’impulsion du docteur Gros, chef de corps des ambulances américaines, la 124 est rebaptisée, le 6 décembre 1916. Elle devient l’escadrille N 124 "La Fayette".

Escadrille SPA 124 "La Fayette" - décembre 1917
En décembre 1917, l'escadrille entièrement équipé d'avions SPAD devient la SPA 124. Elle passe sous commandement américain.
L'escadrille cesse d'exister le 18 février 1918 en tant qu'escadrille française.
Placée sous les ordres du Cne William Thaw, l'escadrille SPA 124 "La Fayette" est intégrée au 103rd Aero Squadron. qui reprend ses insignes et ses traditions. Elle conserve provisoirement ses mécaniciens, ses avions et son matériel français.

L'aéronautique militaire française, ayant transférée une unité aux Américains, en crée une autre, destinée à prendre sa place dans la numérotation des forces.
La nouvelle SPA 124 est officiellement créée, le 4 avril 1918.