monse Admin
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| Sujet: Pourquoi l’interdiction de survol des aviateurs du défilé du 14 juillet 1919 ? Jeu 26 Mai 2022 - 12:31 | |
| Le refus des autorités que les aviateurs puissent survoler le défilé de la victoire le 14 juillet 1919 est un fait bien établi. La France organise le 14 juillet 1919 le défilé de la Victoire. Une grande parade militaire défile sous l’Arc de triomphe. Mais les autorités refusent que les aviateurs survolent la foule, et les pilotes prennent cette décision comme un affront.C’est ce qui va inciter Jean Navarre à tenter un passage en avion sous l’Arc de Triomphe mais il se tue en s’entraînant sur le terrain de Villacoublay le 10 juillet 1919. Le pilote Charles Godefroy réalise cet exploit aux commandes d’un Nieuport le 7 août 1919. Mais quelle est l’origine de l’interdiction de survol du défilé de la victoire ? Pas trouvé de sources justifiant cette interdiction. Mais l’article du journal Le Républicain Lorrain ci-dessous évoque un accident méconnu et dissimulé par les autorités qui pourrait en être à l’origine : Lors du défilé militaire célébrant la réintégration de l’Alsace-Moselle en France, un crash meurtrier survient place de la République. Tragédie oubliée de l’histoire messine, passé sous silence par la presse de l’époque, le crash du 19 novembre 1918 reste aujourd’hui méconnu.
Une semaine après l’armistice franco-allemand, le gouvernement décide d’organiser un défilé militaire, le mardi 19 novembre 1918, à Metz. Pour fêter le rattachement de l’Alsace-Moselle, une foule de Messins est sur l’ancienne place Royale, actuelle place de la République. À 12 h 50, selon le livre de Pierre Brasme, Histoire de Metz en 80 jours, avant la parade, des avions apparaissent dans le ciel. Ils se dirigent vers la place, survolent en rase-mottes le public et réalisent quelques figures périlleuses. Soudain, un appareil accroche le réseau des fils téléphoniques fixés au bâtiment de la Poste. Des fils s’emmêlent autour de l’hélice. Incapable de se redresser, le biplan fonce en piqué et s’écrase sur la foule.
Les soldats présents reçoivent l’ordre d’isoler l’épave et d’évacuer la place, afin de cacher l’accident. Les corps de six personnes gisent sur les lieux, dont celui d’une fille de 12 ans et d’un homme de 19 ans. Le pilote, le lieutenant Yvan Viguier, commandant de l’escadrille, survit miraculeusement, blessé au visage et à une jambe. Il est transporté en urgence à l’hôpital où il est amputé. Le défilé des troupes commence, comme si de rien n’était. Une heure après le crash, les traces de cet accident ont disparu.
La presse de l’époque minimise le drame. Dans son édition du 20 novembre, Le Courrier - Le Lorrain - Le Messin , relate l’accident en écrivant : « Il y a eu plus de peur que de mal » Selon l’historien Pierre Brasme, un rapport du défilé est publié dans une revue aérienne, remettant en question les manœuvres effectuées : « Pourquoi certains écervelés de l’aviation ont-ils voulu la tacher de sang par des stupidités aériennes qui leur semblaient être des exploits ? Cette journée de libération se termine par un bain de sang et de larmes. » Les cinq aviateurs accompagnants sont radiés de leur escadrille et renvoyés dans leur unité d’origine. _________________ |
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