- Lieutenant, vous avez la malaria et vous êtes saoul comme un Polonais. Je ne peux pas vous autoriser à voler.
- Colonel, je ne vais pas laisser un gratte-papier me clouer au sol parce qu'il a la colique dès qu'il s'agit d'aller dégormmer des Japs... Et je suis commandant, c'est encore une erreur de vos scribouillards !
- Boingeton, les Japonais sont nos alliés dans cette guerre... Tâchez de ne pas l'oublier.
Pendant la première guerre mondiale, le commandant des fusiliers marins, Grégoire "papounet" Boingeton était à la tête une escadrille de pilotes de chasse. Celle-ci était composée de tire-au-flancs, de déserteurs et de traficants multirécidivistes qui devinrent le terreurs du sud de la Baie de Somme. On les appelait "les moutons polissons". Baa, baa, baaaaaaaaaaa ! Episode #0 : les tigres de CochinchineDe retour de Cochinchine, où il a combattu dans une formation de volontaires en aérostat appelés les 'Tigres du Bengale" le commandant Boingeton parvient à subtiliser l'aéroplane personnel du futur général Gamelin (alors simple colonel dans l'intendance) et à l'équiper d'une arbalète de sa conception, qui tire des noyaux de cerise.
Au cours d'un vol de routine, une reconnaissance pour repérer un hôpital (où plutôt les infirmières du dit hôpital), il tombe sur un aéroplane peint en jaune citron désirant visiblement bombarder par surprise le port du Touquet, principale base opérationnelle de marine alliée.
- Bon dieu, un Jap !
Le commandant fait feu tout en lançant adroitement une bouteille de whisky dans le cockpit de son adversaire. Aussitôt, le biplan nippon grossièrement maquillé de croix noires s'embrase. Les dégâts se propagent en un clin d'oeil dans toute la structure (c'est normal, le papier crépon et le balsa, ça brûle bien).
Si, au cours des manœuvres qui suivent, le commandant est blessé, son Nieuport 11 encaisse sans broncher les rafales sournoises de son adversaire. Bientôt, le Mercedes-Nitendo s'écrase au sol.
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Chevaleresque mais espiègle, le commandant met gentiment en boîte son adversaire :
- Alors Arachi, ça te réussit pas le mélange riz cantonnais et saucisse de Francfort ?
De retour à la base, le commandant Boingeton va devoir affronter la rancune du colonel Gamelin (en charge de la gestion des stocks de papier bristol pour l'ensemble des armées françaises) mais, en raison de ses héroïques faits d'armes, il sera autorisé à créer sa propre escadrille.