https://www.facebook.com/claude.thollonpommerolPar Claude Thollon-Pommerol :
24 octobre 2021
Critique ou règlement de compte?
Quelle mouche a piqué le rédacteur en chef de cette revue d'aviation dont la recension ressemble plus à un règlement de compte qu'à une critique?
Appuyé sur ses certitudes il avance quelques contre-vérités, comme on dit aujourd'hui.
Sans doute la recherche à travers quelques milliers de pages du Journal Officiel de la République Française est-elle fastidieuse, de même que celle dans des centaines et centaines de pages des dossiers individuels de l'armée de l'Air.
Mais ne lui en déplaise ce sont des références incontournables.
Ainsi en est-il des victoires d'Ambrogi, Coadou, Camplan dont notre présentation serait erronée. Or toutes sont conformes au JORF, quoiqu'il en dise.
C'est d'ailleurs une des raisons du relevé de ces citations et de leur insertion dans les tableaux des victoires, ce qui jusqu'alors n'avait pas été fait.
Et qui, ne lui en déplaise, permet d'affirmer que le palmarès de Casale que nous présentons est exact, et non "truffé d'erreurs" comme il le soutient.
En ce qui concerne Gond, Hébert, Malvoisin et leur présence, notre texte est explicite même si cela ne lui plait pas.
Parlons des victoires dites "probables" dont nous n'avons pas retranscrit le détail dans nos tableaux.
Le problème qu'elles posent est justement dans ce "probable" dont la définition est tellement floue que leur comptabilité est des plus aléatoire. Il est abusif de parler de "palmarès" à leur propos. Et leur nombre n'entre en rien dans la qualification d'As.
"Dommage que les textes semblent plus s'intéresser aux condamnations de ces as qu'à leur palmarès. Agression, corruption, escroquerie, émission de chèque sans provision, problèmes d'alcool ou de drogue, fréquentation de prostituées..."
Sont visés 6 portraits sur 188... 3%... Cela fait-il de notre livre une annexe de "Détective". Et pourtant...
Aurait-il fallu taire les problèmes psychologiques majeurs de Navarre? Fallait-il se couvrir la face devant l'alcoolisme de Ruamps que ses supérieurs lui reprochent à plusieurs reprises? Devait-on cacher que Constant Soulier a sombré dans la dépendance de la cocaïne?
Ne faut-il faire des As que des portraits saint-sulpiciens?
En ce qui concerne les profils, "plans colorisés" selon cette critique, ne valait-il pas mieux souligner que les décorations qu'ils portent ont été établies d'après des documents incontestables? Ce qui n'a pas toujours été le cas.
Heureusement que les pages 409 et 473 trouvent grâce à ses yeux.
Notre travail est sans nul doute imparfait et comporte bien entendu de regrettables erreurs.
Mais. "Tout ce qui est excessif est insignifiant" selon Charles Maurice, prince de Talleyrand-Périgord.
Et la chasse inventée par Roland Garros... Une conclusion bien étrange!
21 novembre 2021
Droit de réponse...
Suite à la recension de notre ouvrage, réalisée par M. Cony dans le N° 243 du magazine AVIONS de novembre-décembre 2021, les auteurs tiennent à exercer leur droit de réponse .
Avant de relever quelques qualités qui trouvent grâce à ses yeux, M. Cony avance des inexactitudes qui portent gravement atteinte à la qualité de notre travail, à sa notoriété, ainsi qu'à son caractère sérieux.
Passons sur les " faux dans un cas sur deux", " qui n'ont rien à voir avec le sujet", " des changements pas toujours justifiés", "ce qui ne veut rien dire", "truffé d'erreurs"...
Pour en rester aux faits, il cite les noms d'Ambrogi, Bizot, Blanc, Bourjade, Camplan et Coadou dont les scores seraient rapportés de façon inexacte selon ses vérifications.
Etant entendu que la notion d'As (à l'origine journalistique) se base sur l'existence de 5 victoires au moins attestées par une citation au JORF (Journal officiel de la République Française) ou un passage au communiqué des Armées du JORF, nous avons fait figurer dans nos tableaux de victoire l'intitulé des citations s'y référant relevées dans le JORF ou dans le dossier administratif de l'armée de l'Air que possède chaque officier.
Arrêtons nous à Ambrogi:
A qui voudrait vérifier l'exactitude de notre tableau, ce que n'a manifestement pas fait le rédacteur en chef , en voici les références.
1ère victoire: 30 octobre 1917
Citation OA (Odre de l'Armée) 18 déc 1917 - JORF 17 jan 1918, p.656
"Le 30 octobre 1917 après un combat sévère a forcé un avion ennemi à atterrir dans nos lignes"
2e victoire: 6 janvier 1918
Citation pour la médaille militaire 2 février 1918
"Le 6 janvier a abattu un autre avion ennemi. Trois citations"
3e victoire: 16 mai 1918
Citation OA 15 juin 1918
4e victoire: 17 mai 1918
Citation OA 15 juin 1918 - JORF 16 sept 1918, p.8127
"A abattu en flammes un drachen ennemi (4e victoire officielle)."
5e victoire: 25 juin 1918
Citation OA 11 août 1918 (LO) - JORF 25 oct 1918, p.9256
"A contraint deux avions ennemis à atterrir dans leurs lignes et a abattu en flammes un biplace ennemi."
6e victoire: 30 juillet 1918
Citation OA 25 août 1918
"6e victoire"
7et 8e victoires: 07 août 1918, 21 août 1918
Citation OA 28 sept 1918 - JORF 3 jan 1919, p.292
"Pilote, détaché à l'escadrille Spa 90 : les 7 et 21 août 1918, a abattu en flammes un drachen ennemi (7e et 8e victoires)."
9 et 10e victoires: 02 septembre 1918, 15 septembre 1918
Citation OA 9 nov 1918 - JORF 20 jan 1919, p. 770
"Pilote à l'escadrille Spa 90 : les 2 et 15 septembre 1918 a abattu en flammes deux drachen (neuvième et dixième victoires officielles)."
11, 12, 13, 14e victoires: 16 septembre 1918, 10 octobre 1918, 18 octobre 1918, 18 octobre 1918
Citation OA 9 juil 1919
"Pilote de chasse d'une adresse et d'un courage à toute épreuve. Le 16 septembre, les 10 et 18 octobre a abattu en flammes 4 ballons d'observation ennemis, remportant ainsi ses 11e 12e , 13e et 14e victoires officielles."
Son palmarès de 14-18 s'arrête là.
Une 15e victoire obtenue pendant la seconde guerre mondiale est cité dans la légende du profil de son Bloch:
"Bloch 152 n° 231 du commandant Marius Ambrogi officier en second du GC 1/8 en 1940. Une victoire le 18 mai 1940."
En complément peut être consulté son Dossier administratif N° N.I.A. : X 54 829 référencé sous la cote IP 19801 au Service Historique de la Défense. La liste des ses citations est annexée aux pages 7 et suivantes.
En ce qui concerne Bizot, le lecteur, comme le rédacteur de ce journal, pourra se reporter au Journal officiel de la République Française dont suivent les références:
JORF 08/10/1918 p. 8755. JORF 09/12/1918 p.10596. JORF 03/01/1919 p.280. JORF 20/01/1919 p.770. JORF 20/01/1919 p.770. JORF 12/07/1920 p.9856.
Arrêtons là.
Pour rester bref, en ce qui concerne les autres assertions, le lecteur pourra se reporter à notre ouvrage dont la solidité est indéniable, même si inévitablement il peut comporter des erreurs de détail regrettables.
Ces "critiques", passons sur les allusions à "Closer" ou "Détective" dont relèverait notre travail, manifestent une volonté délibérée de nuire aux auteurs qu'il est peu glorieux de voir étalée dans ce journal par un rédacteur en chef.
6 janvier 2022
Dans le dernier numéro de "Avions" M. Cony persiste dans ses critiques erronées concernant le livre "Les As de l'aviation française, 1914-1918". Elles appellent de ma part les remarques suivantes à titre définitif.
Parlons des quatre autres pilotes...
Le caractère principal du Journal Officiel de la République Française (JORF) contesté par M. Cony est d'être ... officiel.
Notons au passage que le Communiqué journalier des armées jugé par M. Cony « plus fiable que le JORF » est publié par le JORF lui-même…
Le JORF n'homologue pas... il rapporte les décisions. Cependant aurions-nous négligé d'autres sources ayant le même caractère officiel? Que nenni.
Bourjade : ses victoires ont été contrôlées dans son Carnet de vol. Nombre de ses victoires n’ont pas fait l’objet d’une citation au JORF. Et ce sont bien 27 et non pas 28 comme cela a été copié et recopié sans contrôle. Une seule victoire le 29 octobre 1918. Et pas de deuxième ballon.
« 29 octobre. Dans la région de Séraucourt je vois bruler un drachen à 11h et j'en brule un autre à 11h 25 protégé par Garin et Fos. Après-midi: J'ai deux combats avec des D VII, avec résultats incertains, obligé de me dégager moi-même au plus tôt .»
Ambrogi serait un as à 15 victoires… Ainsi donc pour établir le palmarès des aviateurs pendant la première guerre mondiale, il faut additionner les victoires de la première (14) et de la seconde guerre mondiale (1)... Quelle rigueur historique! Quant à la victoire d'Ambrogi pendant la seconde guerre mondiale, elle figure page 102, dans la légende du profil de son avion à cette époque: "Bloch 152 n° 231 du commandant Marius Ambrogi officier en second du GC 1/8 en 1940. Une victoire le 18 mai 1940." Encore faut-il lire avant de critiquer.
Maurice Bizot. Comment peut-on compter 11 victoires en additionnant « 3 avions et 7 ballons » que comptabilise la citation de juillet 1920 ? JORF 12/07/1920 p. 9856 "A abattu 3 avions et 7 ballons"
Marcel Coadou est un cas intéressant.
Voyons d’abord ce que nous avons écrit. « La citation de la Légion d’honneur qu’il reçoit peu de temps après l’armistice fait mention de 7 victoires officielles (sur 15 revendiquées), mais il parviendra à s’en faire homologuer deux autres après la guerre, portant son total à 9. ». Encore faut-il lire avant de critiquer.
Les « victoires » du 30 août et du 26 septembre 1918 sont absentes des deux citations postérieures, celle pour sa 4e victoire comme celle pour sa Légion d’Honneur.
Citation JORF du 19/01/1919. « Brillant pilote de chasse, adroit, audacieux et brave. Le 25 septembre 1918 a attaqué un monoplace ennemi qui venait sur nos ballons et après un dur combat l'a abattu en flammes dans nos lignes. 4e victoire, une blessure, 3 citations ».
Citation pour la Légion d’Honneur du 28 mars 1919.
« … A remporté les 9 et 29 octobre 1918 ses 6e et 7e victoires. Une blessure. 4 citations »
Cette blessure citée 2 fois a eu lieu le 30 août 1918, comme indiqué dans son dossier individuel : « blessé le 30 août 1918 d'un éclat de balle explosive au bras au cours d'un combat aérien » Comment se fait-il qu’une victoire accompagnée d’une blessure remarquée n’ait pas été officiellement reconnue ?
Jusqu’en 1940, Coadou n’a que 7 victoires officielles. Les victoires du 30 août et du 26 septembre 1918 ont été attribuées à la patrouille de l’escadrille 88. Coadou les revendiquera ad personam au fait qu’il était le chef de patrouille de ces missions. Suite à cette revendication, 9 victoires lui seront alors incidemment et sans détails attribuées le 25 juin 1940 ( GC 1 / 2, Ordre N° 32 ).
Eugène Camplan. Si sa 4e citation (qui figure dans notre tableau page 330) mentionne un ennemi mis hors de combat et une blessure, la 5e et dernière citation (qui figure également dans notre tableau) lui attribuant officiellement six victoires ne retient pour le 1er août 1918 que la blessure qui est à nouveau mentionnée. Pas de victoire. « …A abattu six avions ennemis et fait volontairement de nombreuses reconnaissances à longue portée. Grièvement blessé le 1er août 1918 en attaquant seul huit avions ennemis, a, à peine guéri, repris sa place au combat. Médaillé militaire pour faits de guerre. Cinq citations. »
Georges Blanc. La citation du 5 juillet 1917 (qui figure dans notre tableau) n’homologue pas en effet la victoire du 20 octobre 1916. Mea culpa, mea maxima culpa.
L’exemple que donne M. Cony de la victoire de la DCA du 6 octobre 1918 est intéressant, mais en quoi nous informe-t-il en ce qui concerne les pilotes ? Faut-il inclure la DCA dans les As de 14-18 ?
Il ne suffit pas d’être péremptoire pour avoir raison.